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FABIAN TOMASI, le revers de la médaille, un cri de Pablo Ernesto Piovano une exposition présentée par la galerie Le Magasin de jouets avec le soutien de la Fondation Manuel Rivera-Ortiz.

En 1997, l'Argentine produit 11 millions de tonnes de soja transgénique.
Dix-sept ans plus tard, l'Argentine est le deuxième producteur mondial de cultures transgéniques avec une récolte annuelle de 51 millions de tonnes, couvrant 60% de la superficie cultivée du pays.
Le pays est devenu une étude de terrain en catastrophe toxique avec des dizaines d'études scientifiques et enquêtes médicales confirmant l'impact des herbicides sur la santé d'au moins 1/3 de la population.

Au cours de la dernière décennie, on dénombre un augmentation importante des cas de cancers pédiatriques, fausses couches, malformations congénitales. Les troubles de la peau, les troubles mentaux et l'épilepsie ne sont que quelques-uns des effets sur la santé. Maintenant interdit dans 74 pays, le soja transgénique et glyphosate demeurent un moteur de l'économie argentine. L'exploitation forestière des forêts indigènes pour les nouvelles terres cultivées, déplace un nombre croissant de villages, réduisant le nombre d'exploitants agricoles indépendants.


Fabian Tomasi est né à Basavilbaso, une ville de la province de Entre Rio située à 300 km de la capitale. il a aujourd’hui 51 an et a travaillé comme ouvrier agricole depuis l’âge de 23 ans.
Son travail était de diffuser les pesticides depuis son avion. Il devait diluer les produits chimiques qu’on lui livrait à côté de son avion dans de l’eau avant de les envoyer par fumigation dans les champs. Il y a 10 ans, il a été diagnostiqué d’une grave polyneuropathie. Il ne peut plus manger de nourriture solide, ni marcher correctement, ni utiliser ses mains.
Aujourd’hui, il vit dans un pré-fabriqué avec sa fille de 21 ans Nadia et de sa mère agée de 80 ans, Bety, qui l’accompagnent avec amour et abnégation.
Fabian est un des nombreux exemples du coût humain qu’engendre la réussite commerciale des grandes firmes qui développent ce type d’agriculture, de traitement et de ce massacre silencieux.
C’est de cette histoire particulière que témoigne aujourd’hui Pablo Ernesto Piovano, avec l’amour de cette famille, qui le considère comme un de ses membre à part entière.
Nous avons choisi le cas particulier de Fabian Tomasi pour parler de tous les autres. Sans suivi systématique de ses effets désastreux et avec une couverture médiatique limitée, les voix des personnes touchées restent inaudibles. Ce travail n’est pas un document, c’est un cri, pour que ces expériences ne se répètent nul par ailleurs et qu’elles cessent en Argentine.

Le travail de Pablo Ernesto Piovano a reçu la bourse de la fondation Manuel Rivera-Ortiz en 2016.
Le dernier chapitre «Fabian Tomasi» du travail de Pablo Ernesto Piovano, n’a jamais été présenté au public et l’éditeur Kehrer publiera son livre à l’occasion des Rencontres d’Arles 2017.
Une signature du livre de Pablo est prévue le mercredi 5 juillet à 19h à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz

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