Après une première visite impromptue au Festival Cinéma d’Alès en 1990, à l’occasion de laquelle il réalise un beau portrait du comédien Nino Manfredi, Patrice Terraz est devenu le photographe des invités de la manifestation.
Photographe attitré mais en rien « officiel » tant ce terme convient mal à Patrice comme à la relation de complicité qui s’est nouée entre lui et le Festival en vingt-cinq ans de collaboration. Une période au cours de laquelle le photographe a réalisé de nombreux portraits dont la présente exposition propose une sélection.
Celle-ci témoigne à la fois de la diversité des personnalités reçues et du talent d’un photographe qui offre à tous, cinéaste internationalement reconnu ou réalisateur de court métrage en devenir, la même attention, le même respect. Ces photographies ont également en commun un magnifique noir et blanc et un sens du cadre que n’aurait pas renié Henri Alekan dont le portrait, réalisé en 1992, résonne comme un hommage du photographe à ce génie de la lumière. Les photos de Patrice Terraz ont rythmé les étapes et les orientations du festival: le choix de l’intitulé Itinérances après la venue en 1993 d’Aki Kaurismäki – dont le portrait dans sa Cadillac est devenu emblématique du Festival –, la place consacrée au documentaire ou encore l’attention portée au cinéma d’animation européen. Des plus poseurs aux plus réticents, d’Agnès Varda à Stephen Frears en passant par Tony Gatlif, Ben Gazzara, Jean-Louis Trintignant, Jacques Rozier, Catherine Frot, Walter Salles, tous les invités dont l’agenda a croisé celui de Patrice Terraz ont pu apprécier sa simplicité. Et ce n’est certainement pas un hasard si certains de ses portraits ont parfois été réutilisés dans la presse au gré de l’actualité des uns ou des autres.