A l’instar de Roland Barthes qui a voulu comprendre la photographie, à partir d’un point de départ très personnel pour transcender l’objet dans un questionnement universel, Emmanuelle Michaux interroge le cinéma à partir de la collection de films amateurs de son père, collection de films de famille et d’anonymes trouvés sur des brocantes.
En décomposant le flux cinématographique, en interrogeant le noir entre les images, en relevant les accidents de pellicule et en proposant des amorces narratives à ces films qui semblent sans histoire, Emmanuelle Michaux tente de cerner le mystère de cette tentative fragile de vouloir préserver la vie et la mémoire des êtres sur pellicule.
Alors le film amateur, objet brut au plus proche selon l’artiste de la vérité, de la « nature » filmique, devient « paysage », c’est à dire lieu de méditation et d’élaboration artistique. Il en découle une série d’oeuvres polysémiques, vidéos, textes, installations, collages, photographies, parfois poétisées par des feuilles d’or, qui toutes décryptent à travers la banalité de ces petits bouts de vies, la « violence » de l’enregistrement du temps et notre rapport contemporain au néant.

L’exposition « Les fleurs de la vie ne sont que des fantômes », propose une série de collages sur toile, des photographies et des vidéos.

A l’occasion du vernissage de l’exposition, le 7 octobre prochain, et en hommage au thème de « La Nuit Blanche » qui a lieu le même soir, Emmanuelle Michaux propose « Faire oeuvre commune » de nos souvenirs, en organisant un happening de projection collective de films Super 8.
Amenez vos films de famille !
La proposition se renouvellera le 19 octobre, lors de la nocturne des galeries de la FIAC, et lors du finissage, le 9 novembre.