Plusieurs séries de tirages récents sont rassemblées autour d’un titre révélateur : Soleil Noir.
Les thèmes de l’ombre et « la part de l’ombre » de chacun au sens jungien sont ici mis en « lumière », et interrogent notre œil sur une nouvelle vision du jour qui passe et des silhouettes du quotidien qui s’y croisent.

Personnage de l’ombre, le photographe n’est pas vu par les personnages qui passent devant son objectif pris dans leurs pensées, dans leurs rêves ou dans leurs inquiétudes.

Les silhouettes qui passent sur le mur ou qui se projettent sur le sol nous mettent à distance de ces personnages, dont on ne voit plus que la trace.

Les visages et les corps, pris à contrejour, ne révèlent que peu de choses, tessons d’une grande mosaïque, membres solitaires d’une foule solitaire. Le noir envahit l’image, mais un noir qui vit et illumine, comme dans une toile de Soulages.

Après Le temps peut changer, Avide / à vide, et Evolutions / Prémonitions, Bernard Soria propose ici, comme en écho à la période de transformation que nous traversons, une exposition en forme de questionnement platonicien sur l’ombre projetée où la caverne aurait disparue.

L’éclipse de l’homme, ou plutôt ses intermittences dans le groupe, se manifeste dans l’univers de Bernard Soria par : « rien n’est ni blanc, ni noir et encore moins dans la couleur mais dans les nuances infinies de « l’entre »....