Birmans en exil • Matthieu Germain Lambert (série)


par Gérald Vidamment, le Mercredi 7 Mars 2012


LE RÉVÉLATEUR #18. Jeune photoreporter, Matthieu Germain Lambert a déjà parcouru quatre des cinq continents. Mais c'est en Thaïlande que son regard s'affirme progressivement. Très tôt il s'investit dans l'humanitaire afin de témoigner du travail des ONG locales et des conditions de vie d'hommes et de femmes oubliés, pourchassés. Loin de tomber dans le misérabilisme primaire, cette série s'inscrit dans une approche humaniste sur ces peuples en exil, dont l'avenir reste à réécrire.


© Matthieu Germain Lambert - Tous droits réservés
Auteur de la 36ème photo de La Correspondance Visuelle, Matthieu Germain Lambert débute tout juste son métier de photoreporter. Et pourtant, dès l'instant où je l'ai rencontré à Nantes, le 10 février dernier, à l'occasion des rencontres photographiques Les Irréelles, j'ai senti qu'il savait déjà clairement ce qu'il voulait montrer, et là où il voulait être. La série Birmans en exil constitue une première étape décisive et fait l'objet d'une exposition du 13 au 25 mars 2012 à Nantes, dans trois lieux différents, simultanément : la Maison Akabi, le Batelier 10 et le Café de l'Ile. Mais je laisse le soin à Quentin Lacomère, ami de Matthieu, de poser quelques mots sur ces images.
Gérald Vidamment


Loin des projecteurs braqués sur l'actualité du Proche Orient, survit un peuple, exilé de son pays, la Birmanie. Traqués par la junte militaire birmane au pouvoir, les Karen, les Chan et quelques autres communautés ont fui l'épuration ethnique dénoncée par Aung San Su Kyi et traversé la frontière thailandaise, au péril de leur vie. À quelques kilomètres, ils ont découvert le village de Mae Sot et sa décharge à ciel ouvert, seul endroit où leur présence est « tolérée ».
C'est en fouillant les déchets d'un peuple voisin qu'ils survivent. Inexorablement, les camions apportent chaque jour leur lot d'ordures déjà triées en amont. De ces restes, ils doivent extraire de quoi façonner leur habitat, et parfois, arriver à revendre leurs « trésors » pour s'acheter de quoi se nourrir.
Dans l'attente d'un hypothétique retour au pays, la vie reprend ses droits. Des enfants naissent, grandissent dans un milieu toxique et à leur tour fouillent les rebuts pour subsister. Tiraillés entre l'exil de leur pays et la corruption de leur « terre d'accueil », ils subissent leur destin en l'acceptant sans haine ni regrets. Ne nourrissant leur quotidien que de l'espoir de rentrer simplement chez eux, pour y reprendre une vie digne.
Quentin Lacomère

© Matthieu Germain Lambert - Tous droits réservés

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