Faut-il adopter les systèmes de lumière continue à leds ? (1e partie)


par Denis Jeant, le Vendredi 29 Mars 2013


Comme éclairage artificiel d’appoint, en complément de votre appareil, vous utilisez généralement un voire plusieurs flashs cobra ou de studio. Avec l’arrivée de la vidéo sur les hydrides et reflex, la lumière continue s’est bien développée, le flash n’étant pas adapté pour filmer. Nous bornerons dans cet article notre propos à des solutions autonomes à leds adaptées aux reflex ou aux hydrides.

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Shooting modèle en noir et blanc avec du matériel Rotolight © Stephen Perry

Les avantages des leds

Les diodes électroluminescentes (del) ou light-emitting diode en anglais (led) sont des composants de la taille d’une tête d’épingle capables d’émettre de la lumière. Les technologies OLED et AMOLED sont des dérivés utilisés par exemple dans le domaine des écrans plats d’ordinateurs ou de téléviseurs. Ces technologies sont en plein développement et constituent l’avenir dans le domaine de l’éclairage général. Contrairement à d’autres types d’éclairage à lumière continue, ils présentent en effet l’avantage d’une faible consommation en énergie. Celle-ci est inférieure aux lampes à incandescence et du même ordre de grandeur que les tubes fluorescents. D’autre part, le rendement lumineux des led blanches de dernière génération se révèle supérieur à celui des lampes à incandescence mais aussi à celui des lampes fluocompactes.
Les leds sont de petites tailles et peu fragiles. Leur durée de vie est beaucoup plus longue qu’une lampe à incandescence classique ou même qu’une lampe fluorescente. Elle est de 20 000 à 50 000 heures environ contre 5 000 à 15 000 heures pour les lampes fluorescentes, 1 000 heures pour les lampes à incandescence et 2 000 heures pour les lampes halogènes. Elles fonctionnement par ailleurs en très basse tension (TBT), ce qui est un gage de sécurité et de facilité de transport, contrairement au flash électronique. Enfin, les leds atteignent immédiatement leur intensité lumineuse nominale. Vu leur puissance, les leds classiques de 5 mm ne chauffent presque pas et ne brûlent pas les doigts.
À gauche : Canon Eos 7D et torche à leds Ledgo CN B144 © PBS Vidéo • À droite : Canon Eos 7D et torche Kaiser StarCluster montée © Kaiser

Les inconvénients des leds

Dans un rapport publié le 19 octobre 2010, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) a constaté l’existence d’effets sanitaires potentiels liés à l’usage de certaines leds. Cette nocivité reconnue dépend principalement du taux d’exposition, de la durée d’exposition et de la puissance de l’éclairage. Face aux risques mis en lumière dans son rapport l’Anses fait plusieurs recommandations qui peuvent se résumer ainsi :
• Éviter le plus possible d’exposer les enfants ainsi que les populations sensibles à des lumières très bleutées.
• Réserver aux professionnels les produits à base de leds appartenant aux groupes 2 et 3 (les lampes à décharge par exemple).
Les leds de forte puissance coûtent plus cher et affichent un rendement lumineux plus faible.
Pour les montages de puissance supérieure à 1 W, il faut prévoir une dissipation de la chaleur (échangeur de chaleur, ventilation, etc.) sans quoi la diode sera fortement endommagée voire détruite du fait de l’échauffement. Une diode électroluminescente convertit en effet environ 20% de l’énergie électrique en lumière, le reste (80%) étant dégagé sous forme de chaleur. Quand elles chauffent, leurs rendements lumineux se dégradent également.

Quid de la température de couleur ?

Tableau des températures de couleur © Denis Jeant, d’après Digital Lighting & rendering, Second edition, Jeremy Birn, New Riders, 2006
La température de couleur détermine la température d’une source de lumière à partir de sa couleur. Elle se mesure en kelvins (K). Vous choisissez notamment votre balance des blancs en fonction du type de lumière, afin d’en tenir compte : soleil, nuageux, flash, lumière tungstène, etc. On dit alors d’une source lumineuse qu’elle est « chaude » ou « froide » selon la couleur de l’éclairage qu’elle diffuse. Plus une lumière est froide et plus sa température de couleur est élevée. Un ciel bleu pourra ainsi se situer entre 9 000 et 10 000 K. À l’opposé, plus une lumière est chaude et plus sa température de couleur est faible. Par exemple, le lever et coucher du soleil se situent autour de 2000-3000 K. Le plus souvent, les torches à leds sont équilibrées à la température de couleur de la lumière du jour (entre 5 000 et 6 000 K). Les anciennes générations de leds posaient des problèmes de stabilité. Leur échauffement après une trentaine de minutes faisait le plus souvent varier la température de couleur. Cette variation est surtout gênante en vidéo. En photo, il est plus facile de corriger la balance des blancs après coup. Les torches à leds de dernières générations offrent une température de couleur relativement constante dans le temps.

Quels critères de choix pour une torche à leds ?

Parmi les critères de choix à retenir en priorité pour une torche à leds figurent :
• un variateur de puissance intégré
• un diffuseur pour adoucir la lumière
• une autonomie adaptée
• la possibilité d’utiliser un adaptateur secteur si vous comptez l’utiliser souvent en intérieur
• un modèle avec rotule et fixation sur griffe porte accessoires
• un minimum de 48 leds pour procurer une intensité lumineuse adaptée à votre utilisation

Grâce à un système à charnières, il est possible de combiner plusieurs torches à leds pour réaliser un panneau d’éclairage plus ou moins grand selon ses besoins. Cela permet d’augmenter l’intensité et la couverture lumineuse. Le fabricant Metz propose également un système de bras articulé pour monter deux torches à leds secondaires sur une torche à leds principale.
Il existe même des produits associant un mode flash en plus de la lumière continue. Vu les prix élevés et les nombres guide (NG) relativement faibles, il reste préférable, à notre avis, de recourir à un flash lorsque vous avez besoin d’une forte intensité lumineuse.

Quelles utilisations ?

La torche à leds est indispensable en vidéo reflex (HDSLR) quand vous manquez de lumière. En vidéo, on la nomme couramment une « minette ». Elle est aussi intéressante à utiliser en photo comme lumière d’appoint. L’idéal étant de trouver un juste équilibre entre lumière du jour et artificielle afin que le rendu reste naturel. Pour cela, veillez à bien régler l’intensité au moyen du variateur de puissance afin de ne pas brûler vos images. Nous vous conseillons également de l’utiliser avec un filtre diffuseur (blanc) pour obtenir une lumière plus douce. N’hésitez pas enfin à vous en servir en macro pour des photographies de nature morte ou de petits objets.
Une torche à leds est aussi intéressante à employer pour réaliser des portraits. Auquel cas, un modèle annulaire à leds est tout indiqué. Sa lumière chaude et naturelle avec un effet « ring light » vous évitera les yeux rouges et les ombres disgracieuses. Contrairement aux anneaux lumineux qui se fixent sur les optiques notamment pour la photo, le modèle RL48B de Rotoligh a été conçu de manière à être fixé directement sur la bonnette des micros de type « Shotgun » directionnels utilisés en vidéo avec reflex. Il peut également se monter sur la griffe porte accessoires de votre boîtier comme une majorité des modèles.
Montage de trois différentes torches Metz Mecalight 160, 320, 480 © Metz

Deux torches Metz Mecalight 160 à led montées sur une torche Metz Mecalight 380 par l’intermédiaire de deux bras flexibles Metz Mecalight FH-100. © Metz