La vermeilleuse expérience : une photo tous les 25 km (diaporamas vidéo)


par Nicolas Messyasz et Gérald Vidamment, le Vendredi 29 Juillet 2011

Alors que nous rentrions, Nicolas Messyasz et moi-même, sur Paris en voiture après avoir passé quelques jours à Cailhau à l'occasion du Vermeilleux Festival, une idée a germé : s'arrêter tous les 25 km pour réaliser une image, sur un parcours de près de 800 km. Résultat : un voyage de plus de 13 heures, une moyenne kilométrique de 58 km/h et deux diaporamas présentés ci-dessous.


© Nicolas Messyasz - Tous droits réservés
A l'origine de cette idée, un photographe que j'apprécie particulièrement et qui fit notamment partie du projet de La Correspondance Visuelle : Nicolas Messyasz. Alors que j'avais prévu de descendre en train à Cailhau à l'occasion du Vertmeilleux Festival Ouverture, le 14 juillet dernier, celui-ci m'appela pour me proposer de réaliser de son côté un roadtrip photographique Paris > Cailhau > Paris. L'idée était tentante. Restait à la concrétiser.
Au retour de Cailhau, nous avions prévu de remonter à trois, en voiture. Nicolas comptait donc poursuivre son roadtrip photographique et m'invita à en faire autant. Mais pour corser un peu le "jeu", nous avions décidé d'ajouter une contrainte : s'arrêter tous les 25 kilomètres afin de réaliser une image. Soit au total trente-trois photos sur un parcours de près de 800 km. Une expérience photographique qui dura finalement 13h30... soit une moyenne de 58 km/h.
Si Nicolas a choisi de réaliser ce roadtrip photographique avec son reflex, j'ai pour ma part rangé le mien et opté pour mon iPhone en guise d'appareil photo. Objectif : diffuser chaque image en temps réel sur le réseau social Facebook et ainsi expérimenter le partage d'un roadtrip en images et en direct via internet.
Tout a été décidé au dernier moment, sans réelle préparation. Mais avec un souhait : aller jusqu'au bout de notre idée, malgré la fatigue. Cette expérience vécue à trois (merci à Hélène, notre conductrice et vermeilleuse responsable logistique) nous a donné l'opportunité d'ouvrir un peu plus les yeux sur les abords d'un voyage nous menant d'un point à un autre. Ce fut également une petite aventure humaine durant laquelle se sont confrontés regards et perceptions. L'occasion enfin de traduire ce qui ne sera bientôt qu'un vague souvenir en une série d'images bien réelles, mises en enfilade, présentées chronologiquement et prises à égale distance l'une de l'autre.
Merci à ceux qui nous ont suivis et soutenus sur Facebook (vous étiez une quarantaine quand même !) durant quasiment toute la durée du voyage. Reste à renouveler l'expérience...

Gérald Vidamment


L'image du voyage
L'itinéraire aurait-il plus de charme que la destination ? Sans pouvoir répondre formellement à cette question qui pourrait paraître sans fondement pour la plupart des vacanciers, il en va différemment pour ceux qui respirent l'air de l'errance (cherchez la référence…). Et pas besoin d'aller au Tibet en chassant un exotisme pour y avoir droit.
Non, car l'ailleurs est ici. Comme un jeu d'enfant, avec quelques règles, nous avons transformé l'ordinaire en aventure.
Tout est simple, 800 kilomètres, une voiture, trois personnes, des routes à l'infini, des appareils photos, l'utilisation d'une technologie actuelle (3G, wifi, smartphone…)…
Voici les contraintes posées au moment de notre départ.
- Une photo tous les 25 kilomètres. (nous avons pris la liberté de nous autoriser une tolérance de 1000 mètres afin de nous permettre un arrêt totale de la voiture quand cela était possible)
Gérald, mon complice d'aventure, avait lui opté pour la solution "instantanée" en jouant avec un smartphone et une application bridée, à l'image d'un Polaroid sans les contrainte d'un scanner… Cela lui permettait de pouvoir mettre en ligne immédiatement sa photo (suivant la qualité de réception au point donné).
Pour ma part, j'ai bousculé mes habitudes en choisissant la couleur, dès le début. Tout en restant sur l'utilisation d'un reflex pro, lourd, mais m'offrant la possibilité de naviguer sur des sensibilités hautes pour la nuit. Ma focale a été la même pour toutes les photos (24 mm). La voiture ne me donnait pas la possibilité de travailler correctement les images, et encore moins de mettre en ligne immédiatement (j'étais amené à prendre le relais au volant de temps en temps). J'ai donc choisi la photo au numéro, et noté tout cela sur un carnet avec le kilométrage et le lieu.
Le diaporama et ce montage en vidéo est une vision un peu poétique de ce "trip", car n'apparaissent pas les kilomètres et les lieux. C'est encore une autre façon de voir les choses, en se rapprochant du voyage, celui qui coule au fil des images…
Au final, ce fut une aventure humaine incroyable, la technologie, aussi importante soit-elle, est toujours passée au second plan. La vision, le cadrage, le choix, tout est influencé par les rires, les mots, l'ambiance, la fatigue, le temps…
L'idée fait son chemin pour encore aller plus loin dans cette démarche expérimentale… Car le voyage en vaut la peine…

Nicolas Messyaszwww.messyasz.fr

Le roadtrip photographique de Nicolas Messyasz

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Réalisation : Nicolas Messyasz
Matériel : Nikon D700, 24 mm

Petit exercice visuel et mobile

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Réalisation : Gérald Vidamment
Matériel : iPhone 4 • appli Hipstamatic (lens John S, film Ina's 1969) • iPad 3G • allume-cigare

Musique : Tim Keegan • www.myspace.com/timkeeganmusic
Un grand merci à Tim qui m'a autorisé à utiliser deux titres de son album Foreign Domestic ("Where to start" et "Where the flowers grow")