Les mises en scène du festival Les Photographiques du Mans


par Julie Poncet, le Mardi 17 Mars 2020


Parce que donner à voir reste une priorité, la rédaction de Compétence Photo a pris la décision de poursuivre la promotion des événements culturels (festivals, expositions, etc.) qui devaient se tenir dans toute la France. Les auteurs sélectionnés tout comme ceux qui souhaitaient les exposer cette année doivent être, plus que jamais, soutenus pour durer. Une découverte "virtuelle", en attendant un retour prochain au réel.

© Guillaume Amat
Le festival Les Photographiques propose cette année une quinzaine d’expositions, construites autour de récits, réels ou imaginés. La mise en scène est ainsi centrale dans cette édition. Nous vous proposons d’en découvrir cinq en particulier.
Photographe invité et lauréat du Prix Eurazeo 2019, Guillaume Amat construit ses mises en scène directement au sein des paysages. Les installations in situ de La profondeur des roches constituent de véritables performances inspirées du land art. Ces espaces refaçonnés, bien que réels et non retouchés, deviennent des terrains de jeu de fictions, n'ayant pour limite que votre imagination.
Sandra Reinflet réalise pour sa série Voie.X des portraits d’artistes, œuvrant dans des pays où l’art est la dernière priorité des gouvernements et où s’exerce la censure. La photographe qualifie leur création d’actes de résistance. Elle leur redonne alors une voix et leur ouvre une voie de diffusion en les mettant en scène au centre de leurs créations. Les différents artistes sont ainsi immortalisés, isolés dans les compositions mais reliés par cet acte de création résistante et solidaire.
À travers sa série Housewive, Julie de Waroquier s’attaque à de grands philosophes et aux stéréotypes qu’ils ont pu établir et défendre en matière de genre. Derrière l’esthétique de ses mises en scène, la photographe déconstruit la violence et l’absurdité véhiculées autour de la femme, réduite à la femme d’intérieur ou à la simple ménagère.
Photographie, sculpture, installation, ou encore immersion touristique à domicile ? La photographe Manon Lanjouère invite le spectateur dans une exploration imaginaire tout en immobilité à découvrir la pureté froide des paysages islandais sans dégradation. La série Bleu glacé, qui fait référence aux premières expéditions scientifiques est conçue comme une alternative au tourisme de masse, grâce à des recompositions plasticiennes en studio.
Corentin Fohlen propose une narration autour d’un personnage qui nous paraît a priori fictif tant sa vie ainsi immortalisée semble rocambolesque. Et pourtant, Mon oncle est bien réel et c’est lui, plus que le photographe qui se met en scène afin d’exprimer toute sa liberté d'individu à part entière. L’artiste signe une série monochrome tout en hommage à la complicité et l’amour qui unit ces deux êtres.

Les Photographiques
Le Mans
du 14 mars au 5 avril 2020
Programme détaillé : photographiques.org

La profondeur des roches de Guillaume Amat


Voie.X de Sandra Reinflet



Housewive de Julie de Waroquier



Bleu glacé de Manon Lanjouère



Mon oncle de Corentin Fohlen