Préface du livre "La Correspondance Visuelle", par Jean-Pierre Bourgeois


par Jean-Pierre Bourgeois, le Lundi 7 Avril 2014



© Christian Védrine
Paris, le 23 octobre 2013

Pour la préface à cet ouvrage qui vient couronner la réussite de la seconde édition de La Correspondance Visuelle, j’ai envie à mon tour d’entrer en correspondance avec vous, cher Gérald Vidamment et cher Marc Montméat qui êtes les créateurs de ce qui se révèle aujourd’hui une étonnante, et épatante, belle aventure.
Je me rappelle ce que vous écriviez, fin 2011, à l’issue de la première édition de La Correspondance Visuelle. L’idée était de s’arrêter là, comme si, malgré le succès enregistré déjà, la chose n’avait été qu’une opération parmi d’autres. Mais, après un an de silence, une deuxième édition s’est imposée, et l’on en voit bien aujourd’hui, dans ce livre, les raisons. Elle s’est imposée à vous car elle était, et elle est d’une nature plus forte que vous ne l’imaginiez à sa création.
C’est souvent ainsi avec les bonnes idées, et ce pourrait être une définition d’une bonne idée, qu’elle se révèle à l’usage d’une richesse plus grande que son concepteur ne le supposait lui-même.
Au départ, la Correspondance consiste à proposer à un photographe de présenter une photo dont l’image soit en résonance avec une première photographie, tel ou tel élément de l’une correspondant à l’autre.
En fait ce mot de Correspondance doit être pris aussi dans son sens épistolaire. Je suis tenté de dire que vous avez créé en quelque sorte un genre photographique, la photographie épistolaire !
En littérature, les Mémoires, qui sont un dialogue avec soi-même, se distinguent du genre de la Correspondance où l’écrivain se révèle dans le dialogue avec son ou ses correspondants. Ainsi pourrais-je faire semblable rapprochement, semblable correspondance, entre la création photographique du photographe, s’apparentant aux Mémoires, et votre Correspondance Visuelle qui relie les œuvres entre elles, les photographes entre eux. Le dialogue
est source de fraternité.
La fraternité, voilà ce qui fait la force secrète, l’utilité évidente de votre Correspondance Visuelle.
Peut-être même celle-ci se relie-t-elle dans son principe à des souvenirs enfouis en nous, vous savez, cette comptine de notre enfance, marabout, bout d’ficelle, selle de ch’val…
Plus sérieusement, je vous le prédis, attendez-vous à une troisième édition de La Correspondance Visuelle !
Entretemps, sachez combien le Salon de la Photo, qui est devenu la fête des photographes autant que de la Photographie, est heureux et honoré d’être le rendez-vous où vous nous dévoilez la correspondance qu’ont tissée entre eux trente photographes de talent, se prêtant avec un évident plaisir à votre jeu, qui se révèle d’une portée créative et d’une signification humaine d’un grand intérêt.
Merci à vous.
Bien chaleureusement,

JEAN-PIERRE BOURGEOIS
Commissaire général du Salon de la Photo

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