Re-cycle • épisode 5 : Papier bulle • La série photographique racontée par Marion Saupin


par La rédaction, le Mercredi 26 Aout 2020


Papier bulle "Lorsque j’ai sorti ce grand papier bulle, Kitsune m’a regardé en riant, elle savait très bien que ça finirait sur sa tête ! Une fois posé, j’ai formé une forme triangulaire pour un côté plus graphique. L’idée étant d’entrevoir son visage à travers ; j’ai toujours trouvé cette matière très intéressante", explique Marion Saupin. Pour Kitsune, le modèle, "avoir une partie du corps emballé dans du papier bulle revenait au début à se retrouver dans un cocon ; mais c’est rapidement devenu étouffant ; on ne voit rien à travers et les sons sont très atténués."

La série "Re-cycle" de Marion Saupin a été retenue par Gérald Vidamment, rédacteur en chef de Compétence Photo pour concourir aux Zooms 2020, organisés par le Salon de la Photo.

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INVITATION Pour vous remercier de votre vote, vous recevrez prochainement par mail une invitation au Salon de la Photo 2020, qui se tiendra du 5 au 9 novembre 2020.

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Pourquoi avoir choisi Marion Saupin ?

C’est l’histoire d’une myriade d’objets jetables et d’emballages à utilisation unique ; tous certifiés non garantis à vie. À en croire notre folie consumériste, ils seraient néanmoins absolument indispensables à notre bien-être. Tantôt contenants, tantôt contenus, ils envahissent la planète, capitonnent les fonds marins, et finissent par gagner notre indulgence, se rendant alors avantageusement invisibles.
Mais c’est aussi une histoire d’anticipation, où lesdits objets, une fois leur cycle éphémère effectué, entament finalement une seconde existence, durant laquelle ils ne font désormais plus qu’un avec notre corps, épousant nos formes, accompagnant nos gestes, dirigeant nos sens. Cette fois, c’est nous qu’ils emmaillotent, empapillotent, encapuchonnent ; toujours à notre insu. Cette fois, c’est nous le produit. Humains reconditionnés par paquets d’un exemplaire ; pelliculage à discrétion. Naît ainsi une génération mutante d’êtres radieux en apparence, hautement stylisés, et progressant inexorablement dans une lumière aveuglante. Ce défilé de dupes qui se joue devant nous finirait presque par nous emballer, nous faire rêver ; alors qu’au même instant, c’est une douce asphyxie doublée d’une oppressante indifférence qui ponctue l’ultime acte d’une espèce définitivement déboussolée.
Intitulée Re-cycle, la série de Marion Saupin nous confronte à notre capacité inébranlable à faire fi d’une réalité connue de tous. Et qu’importe si l’objet d’insouciance se retourne contre nous. Nous aurions déjà gagné haut la main notre perte. Emballé, c’est pesé.
Gérald Vidamment

Le carnet de croquis de Marion