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75 - Paris • Exposition photo des Lauréats de la 9ème édition du Concours SOPHOT (Galerie Fait & Cause)
Infos pratiques
du Mercredi 15 Mai 2019 au Samedi 13 Juillet 2019, 14:00 - 19:00
Tel : 01 81 80 03 63
Description
« SIX DEGRÉS SUD »
Photographies de Gilles Nicolet

«BHOPAL, DES SARIS POUR MÉMOIRE »
Photographies d’Isabeau de Rouffignac

SIX DEGRÉS SUD
La Côte Swahilie, 2017
Gilles Nicolet
Six degrés sud, c’est la latitude de l’archipel de Zanzibar et le centre géographique exact de la Côte Swahilie. Née au Xème siècle des échanges commerciaux avec les mondes arabe et persan, l’Inde, et la Chine, la Côte Swahilie définit autant une réalité linguistique et culturelle que physique. Les traditions de marine anciennes de cette région, ainsi que les liens très forts qui unissent ses habitants à la mer, sont donc inséparables de ses traditions culturelles et religieuses, et de l’Islam en particulier.
Le travail présenté ici s’intéresse au devenir de ces communautés côtières d’Afrique de l’Est, dont l’avenir semble aujourd’hui compromis. En effet, on constate partout dans cette région un effondrement dramatique des stocks de poissons, ainsi que des modifications du milieu dues au changement climatique. De méthodes de pêche traditionnelles qui avaient un impact limité sur l’environnement, on est passé en moins de vingt ans à une pêche industrielle pratiquée par des flottilles de navires usines étrangers. La pêche à la dynamite fait également des ravages, détruisant sans discrimination poissons et récifs coralliens. De grands projets énergétiques ou industriels, tels la construction d’un barrage hydroélectrique en amont du détroit de la Rufiji ou la construction de gigantesques terminaux portuaires au Kenya et en Tanzanie, menacent cette côte autrefois si riche.
Il est donc fort probable que dans les prochaines décennies les populations côtières les plus démunies seront contraintes de quitter ces rivages pour aller grossir les bidonvilles des grandes cités, avec comme corollaire la disparition des traditions millénaires qu’ils sont les seuls à encore maîtriser.
Les menaces qui pèsent sur ces populations et sur leur savoir-faire me font donc envisager ce travail photographique comme un véritable travail de mémoire. En parcourant pendant deux ans la région pour ce projet, c’est d’une culture charnière bien définie mais sur le point de disparaître dont j’ai voulu rendre compte.
Biographie
Gilles Nicolet a passé les 35 dernières années, en Afrique parcourant le continent de long en large, de la Somalie au Sénégal et de l’Afrique du Sud à l’Algérie.
Agronome de formation, il a exercé en Somalie et en Afrique de l’Ouest avant de s’engager dans sa double passion des voyages et de la photographie. Très vite reconnu, il réalise de nombreux reportages pour des magazines de renom tels que Géo, le Sunday Times, Paris-Match ou le National Geographic.
Il y a dix ans, suite à un incident professionnel, il arrête complètement la photographie pour s’établir dans certaines des plus grandes réserves animalières de Tanzanie.
Ce projet sur la Côte Swahilie signe son retour à la photographie.


BHOPAL, DES SARIS POUR MÉMOIRE
Inde, 2017-2018
Isabeau de Rouffignac
Bhopal leur colle à la peau. Fallait-il déposer devant elles ces saris imprimés de coupures de presse racontant cette nuit de décembre 1984 où un gaz mortel s’est échappé de l’usine chimique Union Carbide et s’est insinué partout dans la ville, d’imageries médicales où l’on devine les ravages silencieux qui finissent par exploser et laissent les corps épuisés, du squelette de l’usine comme une statue figée qui rappelle que la page n’est pas tournée, de ces vues des alentours, là où, défiant l’impensable, les familles vont pique-niquer comme si de rien n’était ? Elles les ont dépliés, se les sont appropriés, s’en sont drapées et m’ont regardée ou ont préféré m’offrir leur dos, juste leur silhouette comme une image figée.
J’ai photographié la ville, les intérieurs des maisons où la vie a continué parce qu’il le fallait bien, les soins patients dans ces cliniques où l’on tente de réparer ce qui peut l’être ou tout au moins soulager la douleur quand il ne reste que cela à faire. Je suis retournée dans ce qui reste de l’usine. J’ai fouillé les archives, retrouvé les lettres d’alerte, avant que Bhopal ne bascule, ces missives qui n’ont servi à rien, j’ai entendu des cris de colère et des silences résignés. J’ai pris le temps. Et j’ai aimé ces femmes debout. Elles sont dignes et belles.
Elles ont accepté mon étrange idée. Les faire poser dans ces saris imprimés. Elles ont accepté que Bhopal leur colle encore un peu plus à la peau. Certaines sont des combattantes inlassables. Elles réclament réparation pour les 3 500 morts directs de la nuit de la catastrophe et les 200 000 malades qui se sont ajoutés au fil des années. Elles descendent dans la rue pour réclamer aux autorités qu’elles nettoient le site qui continuent de polluer. Elles souffrent, aussi, mais n’en disent pas grand-chose parce qu’il faut bien aller de l’avant, malgré l’empreinte du temps, les souffrances physiques, la peau qui part en lambeaux, le souffle court, les yeux qui s’épuisent. Certaines sont directement touchées, d’autres le vivent par leur entourage interposé. Leur dignité m’a émue. Elles restent femmes et c’est aussi ce que disent ces broderies de couleur qui bordent les saris, comme un pied de nez délicat à la violence qui s’impose à elles et aux leurs. Même dans les intérieurs les plus modestes, j’ai vu cette délicatesse qui est aussi une lutte silencieuse. J’aurais pu les faire poser chez elles mais j’ai voulu que ces mouvements de drapés et ces regards forts et doux à la fois s’imposent à nous et se détachent sur ces images qui nous rappellent ce qu’a été Bhopal et ce qu’est aujourd’hui cette ville indienne dont le nom est définitivement lié à une catastrophe chimique qui aurait pu être évitée.
Alors oui, il me fallait déposer devant elles ces saris. Elles les portent comme un défi et j’aime qu’elles soient belles de ce combat.

Biographie
Graphiste de formation, Isabeau de Rouffignac a longtemps travaillé en agence, puis en indépendante, découvrant la photographie au début des années 2000. C’est une révélation, et bientôt une évidence. Depuis, elle photographie les univers lointains ou proches, entre approche documentaire et démarche résolument artistique. Une ligne de conduite, comme un fil qui traverse ses travaux et leur donne leur cohérence : approcher l’autre, l’apprivoiser, prendre le temps, apprendre sa langue, se faire oublier.
Depuis quelques années, elle se consacre entièrement à la photographie et explore la complexité d’autres cultures sur lesquelles elle porte un regard très personnel, toujours curieux, et fondamentalement empathique. C’est ainsi qu’elle a suivi, dans ses tournées aux confins du désert, un facteur indien, découvert la médecine traditionnelle akha en Thaïlande, remonté les traces du génocide des Khmers rouges au Cambodge, documenté les populations akhas.
Il y a, chez Isabeau de Rouffignac, une révolte sourde qui emprunte la photographie pour dire le sort des plus fragiles. Son dernier travail, à Bhopal en Inde, sur les traces de la pire catastrophe chimique que le monde ait connu, est aussi un plaidoyer pour celles et ceux, souvent sans voix, qui luttent toujours pour faire reconnaître leurs droits.
Isabeau de rouffignac a intégré le studio Hans Lucas en novembre 2018.


Adresse : 58 rue Quincampoix 75004 Paris



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