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Artiste : Diane Vo Ngoc photographe - Laure Sulger céramiste
Vernissage : jeudi 7 juillet

Les mots du galeriste
Des regards se posent sur moi alors que c'est moi qui les regarde. Chacune d'entre elles me transporte dans un parcours ethnologique où chaque détail a son importance. Elles m'invitent à explorer comme jamais. Au final, je n'ai pas ou peu de mots pour décrire ce que qu'il m'est donné de voir. L'émotion que j'éprouve en regardant le travail de Diane est forte et peut-être que seul le mot "utile à donner" est "trésor" car pour ma part je sais reconnaître un trésor quand j'en vois un. Découvert lors de sa sélection comme finaliste au Grand prix photographique 2016, le travail de Diane Vo Ngoc s'axe sur des portraits de femmes à travers le monde réalisés à la chambre super Graflex au polaroid avec pour particularité de les transférer sur des papiers fabriqués à chaque fois dans le pays d'origine de la tenue que porte le modèle. Ces clichés pourtant récents vous plongeront immanquablement dans une vision de la photographie des années 1839-40 avec l'apparition du daguerréotype en France et diffusé seulement en 1854 au japon. J'y ai vu le pendant féminin du cliché du samouraï de 1881 et colorisé récemment qui avait été pris par Franz von Stillfried-Ratenicz ou encore le travail d'Uchida Kuichi (1846-1875), photographe officiel de l’empereur dont l'atelier était fréquenté par les acteurs de kabuki et les geishas. Quoi qu'il en soit, l'ensemble est déroutant de poésie et de subtilité. Posséder l'un de ces originaux est indispensable pour tout collectionneur de belles photographies.

De son coté, la céramiste Laure Sulger accompagne les images de Diane avec des pièces inédites en grand format. Ici il n'y a plus de doute sur la dimension sculpturale que prend l'oeuvre de l'artiste qui vous invite à parcourir du regard et des mains ses Hunger.

Racines rampantes, animal abyssal, ou peur sans fond qui nous ronge ?

Rapport au temps, à la vie quelle qu'elle soit qui progresse malgré tout... malgré nous.

On peut suivre chaque incident qui a dévié la route, comme une croissance spasmée mais qui pourtant continue son développement organique.... inéluctablement. En parallèle à ses "monstres rampants" elle vous offre de petites pièces à prendre dans vos mains, souvenirs d'espèces disparues ou preuves que certaines choses peuvent traverser le temps. L'ensemble vous invite à une exploration résolument féminine pour cette nouvelle exposition de la Galerie Rastoll.

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