Meta Locus, Isola Nova, Kepler 452b, sont autant de noms étranges qui peuplent l'univers de Philippe Calandre. Car avant l'image, il y a le nom, énigmatique qui réveille des souvenirs savoureux de livres et de films de science fiction.
Les photomontages de Philippe Calandre sont en effet le rêve d'un homme qui après avoir parcouru et photographié le globe a fait le choix de recréer un monde où les frontières entre la fiction et la réalité s'atténuent.
Il s'agit là de composition hybrides, d'utopies, faites de fragments puisés dans un substrat réel : des prises de vue de paysages dans lesquelles se greffent des architectures futuristes - parfois dessinées puis numérisées par l'auteur - évocatrices du cinéma de Fritz Lang et des projets futuristes de l'architecte Antonio Sant'Elia.
Pour la plupart en noir et blanc, les images se succèdent, a-temporelles, fascinantes de précision et de justesse réaliste, établissant une correspondance entre le dessin d'architecture et la photographie.
Sobres dans leur composition (se limitant à 2 ou 3 plans), il s'agit là de visions absolues qui semblent s'affranchir du temps, des frontières, et des limites objectives de la photographie.