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Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand


par François-Régis Durand, le Jeudi 13 Janvier 2011



Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand
C'était y'a bien longtemps, j'étais encore dans mes vingt ans, un Paris qui n'existe plus, un Paris où je pouvais photographier tout et n'importe qui, et tout et n'importe quoi, sans que l'on me fasse la moindre réflexion. Un Paris fait de petits dealers, de flics, de prostitués et de travelos que je côtoyais la nuit... et qui m'invitaient chez eux histoire de me parler... comme cela... Tout a foutu le camp, moi je l'ai vécu, mais que laissons-nous à nos enfants ?

J'avais de l'Olympus à l'époque, puis du Nikon, du grand angle toujours, 20 mm, 28 mm...
J'étais jeune, pas un rond, et je courais après les filles ; des dames charmantes - j'habitais le 16ème - m'offraient l'hospitalité, je les trouvais bien jolies, un peu ennuyeuses, mais elles prenaient bien soin de mon régime alimentaire... Et à l'époque, elles devaient être moins vieilles que moi maintenant !
On peut dire que je l'ai battu le pavé parisien, et dans tous les sens, et dans tous les coins.

Y'avait pas de digicodes et encore moins de parcmètres, et on pouvait fumer peinard partout ! J'en ai vu des jolies filles, oh elles existent toujours... Enfin pas tout à fait, la parisienne a disparu, de la vraie je parle, celle qui pouvait passer au feu rouge, traversant les passages cloutés, comme une mannequin un jour de défilé, en tenant son chapeau d'une main et le bas de sa jupe de l'autre, alors que les klaxons s'en donnaient à cœur joie, un beau jour de printemps !

J'ai eu froid, j'ai eu faim, bon sang ce que j'ai pu en manger de la "purée jambon sous plastique" (en un seul mot !) pour ces satanées photos...
Je recevais mes Kodachromes par la Poste... Cela pouvait prendre du temps, des mois parfois. Alors, tous les soirs, je glissais mes doigts dans la fente de la boîte aux lettres, pour voir s'il n'y avait au contact de ceux ci une petite enveloppe de papier dans laquelle devait se trouver mes diapos sous cache en carton.

Vingt-cinq asa, parfois soixante quatre... Et puis un beau jour la Kodachrome 200 pro, 200 asa... Le nirvana ! C'était de la semoule, pourtant ce fut ma préférée, comme quoi, j'ai pas l'air con avec les milliers d'asa de mon 5D mk2 !

Je comprends plus du tout aujourd'hui, pourtant au détour de certaines rues, je peux me retourner sur une jolie fille, et je me revois hier, la tête pleine de photographies.
Il est peut-être temps que je reprenne des images dans Paris, alors si celles-ci vous font plaisir... Je vais redescendre dans la rue... "Une petite fille en pleurs, Dans une ville en pluie, Et moi qui cours après, et moi qui cours après, Au milieu de la nuit." "Attends-moi !" (merci à l'ami Claude)

François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand
Il y a quelques semaines, j'ai découvert cette série de François-Régis, suite à un échange toilé autour de la fin du traitement des films Kodachrome. Les seuls mots qui ont réussi à s'échapper ce jour-là se sont résumés à un "bon sang !".
On parle souvent de piqûre de rappel, avec les compliments du temps qui passe et de l'histoire qui nous dépasse. Cette fois, ce fut une claque de rappel. De celles dont vous rêvez pour vous réveiller d'un mauvais cauchemar.

"Le Paris qui n'existe plus", signée par celui qui me confiait encore tout récemment "avant, quand je voulais voyager, je descendais tout simplement dans la rue", ce Paris-là est empli de notre passé et de cet avenir que nous seuls construisons aujourd'hui. Dans ces images, j'y vois une nostalgie positive, de celles qui donnent envie de redescendre, de pousser cette double porte devant nos yeux, fabriquée minutieusement par nos soins, avec le droit à l'image pour contremaitre.

Pour l'anecdote, François-Régis a perdu une grande partie de sa production de l'époque. Ces trente images sont une partie vivante des quelques centaines de clichés dont il dispose encore.
D'autant plus précieuses.

Aujourd'hui, François-Régis est connu - et reconnu - pour son long travail sur Madagascar. Mais ce serait oublier une grande partie de sa vie que de ne pas montrer ses images de Paris, qui contribuent à enrichir le patrimoine photographique des générations futures.
Chacune de ces trente photographies répond avec bienveillance à une question qui ne me quitte jamais : quelle(s) image(s) laisserons-nous aux futures générations ?

Gérald Vidamment

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Le Paris qui n'existe plus, de François-Régis Durand

Quelques instants de plus...

Parce que vous ne pouvez pas ne pas avoir quelques instants de plus pour découvrir le travail de François-Régis Durand, voici quelques liens :

Focale Alternative #8 • octobre 2010
Lancé par Philippe Reale, ce magazine en ligne est sans nul doute la plus belle découverte de l'année 2010. Le numéro 8 se consacre au travail de François-Régis à Madagascar.

Africultures • 6 décembre 2010
Un entretien passionnant de Marian Nur Goni d'Africultures

Le site de François-Régis Durand

Crédits photos : © François-Régis Durand - Tous droits réservés


VOS COMMENTAIRES
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

15.Posté par Nathalie le 28/02/2013 13:41

Хмм.. почему эти люди так напоминают мне русских?..

14.Posté par Durand François-Régis le 03/08/2011 17:22

photographe qui a vieilli
Son charme n'agit plus
ca fait un peu rengaine de vieux cons

Au hazard bien sur... + le ton global de votre courrier monsieur... Alors je persiste.

13.Posté par Isidore le 11/03/2011 11:40

Je remets en question votre vision de Paris.
Vous ne vous justifiez pas et m'insultez ouvertement.
Je vous pose des questions et vous n'y répondez pas.
Je ne suis pas prétentieux, je constate certaines choses et je le fais remarquer.
Je n'ai pas condamné votre talent photographique mais simplement le discours accolé aux images présentées.
Vos photos ne font pas "datées". Vous parlez d'une époque perdue et je dis simplement que je ne la retrouve pas dans vos photos.
Le commentaire précédant le mien dit simplement "ben non pour moi ça marche pas", je voulais simplement m'élever un peu plus haut que ça.
Et engager une discussion, échanger, débattre avec quelqu'un qui a une autre expérience.
Peut être auriez vous préféré que je dise simplement "j'aime pas" ou "génial" mais à quoi cela aurait servi? Donner son avis ce n'est pas dire "j'aime" ou "j'aime pas" c'est surtout argumenter. Je vous ai donné ma vision des choses avec mes arguments. Tout comme vous aviez donné la votre.
Mais je suis un roquet qui n'a pas connu assez de misères et qui passe son temps à pisser sur les bas de pantalon des vieux ouvriers.
Si être un roquet c'est faire remarquer aux vieux aèdes que la poésie n'est pas perdue je continuerai à pisser sur les bas de pantalons des donneurs de leçons passéistes.
Si être courageux c'est faire croire aux jeunes qu'ils ne verront plus jamais la beauté j'aime mieux être un pleutre et descendre dans la rue recherche un Beau qui m'appartiendra.
Oui je fais deux centimètres mais je vois quand même un peu plus loin que ça Monsieur.

12.Posté par François-Régis Durand le 03/03/2011 20:41

Monsieur Isidor,

Que vous soyez prétentieux, et vulgaire, est votre problème !
Que vous soyez grossier à mon encontre devient mon problème !
Vous vous trouvez dans la position du petit roquet qui a trouvé un bas de pantalon sur lequel pisser
Je ne perdrais pas de temps avec vous... Mais quelqu'un doit vous le dire une fois dans votre vie, vous mesurez 2 cm !
Régis.

P. S. : Vous vous trouvez dans la position du petit roquet qui a trouvé un bas de pantalon sur lequel pisser
Il vous reste deux solutions continuer votre vindicte à l'égard de mon bas de pantalon = roquet !
Descendre dans la rue pendant 30 ans en travaillant dix heure en usine de nuit sans lâcher l'affaire = courage !


11.Posté par Isidore le 25/02/2011 12:40

Je ne comprends pas pourquoi les photos utilisées pour illustrer cet article ne transmettent en rien le sentiment dont nous parle l'auteur.
Assez peu de nostalgie en fait. Des très bonne photos oui dont je ne remets pas du tout en compte la qualité mais pour le reste...
Ou sont les dealers, les flics, les putes et les traves dont on nous parle? On pouvait les rencontrer et aller chez ses personnes discuter mais visiblement on ne pouvait pas les photographier, en tous cas on ne les voit pas ici.
En effet il en a perdu une partie, et c'est très triste parce qu'il y avait certainement des choses assez inédites, mais la sélection n'est pas des plus parlantes quant au sujet.
Et puis il faut relativiser un certain charme de la capitale a disparu, je n'en doute pas (même si je n'y vis que depuis 10ans), mais de là à dire que tout un univers a disparu.
Je passe mes weekends dans certains quartier de Paris et il y a toujours cette faune. Oui elle a changé mais il y a toujours des squats avec des gens à rencontrer (on en parle suffisamment dans les médias pour ne pas en douter), des prostituées, des travelos, des gens tout simplement avec qui échanger.
Il suffit comme souvent d'aller aux bons endroits aux bons moments.De choisir ce qu'on veut voir et de ce qu'on veut montrer.
Pour faire des photos telles qu'on en voit dans l'article il ne me semble pas qu'il y ait des difficultés énormes aujourd'hui.
J'ai croisé un certain FM Banier il y a peu et il ne se gênait en rien pour interpeler des gens pour leur tirer le portrait au milieu de la rue, des jeunes au fait de l'actu qui profitaient de ce quart d'heure de célébrité et des vieux qui ne devaient même pas se douter de qui il s'agissait.
La nostalgie de l'auteur ne vient elle pas d'une crise de la cinquantaine et du regret de ses 20ans?
Son charme n'agit plus sur les dames du 16ème qui l'hébergeaient.
Et pourtant les filles sont toujours aussi jolies dans Paris et provoquent des émotions. Pour moi comme pour beaucoup d'autres, mais l'inspiration de l'auteur à leur encontre semble en panne.
Le mythe de la Parisienne qui n'existe plus me rappelle un discours du Figaro Madame qui invitait dernièrement des grands noms féminins pour donner leur définition de la Parisienne.
La Parisienne existe encore mais elle a changé, comme tout son environnement.
Elle va toujours aux Halles, chez H&M et plus chez un des bouchers ou maraichers des halles Baltard des années passées.
Mais elle n'est peut être plus au gout du photographe qui a vieilli et n'adhère peut être pas aux nouvelles modes modes et à ce "nouveau" Paris.
Tout a foutu le camp? N'en rajoutons pas non plus... Que laissons nous à nos enfants?
De bien jolies photos c'est sur.
Le discours sur le numérique qui remplace l'argentique, la ville qui évolue, le couplet du "c'était mieux avant" ca fait un peu rengaine de vieux cons. Ne laissons pas ce sentiment à nos enfants. Ne leur faisons pas croire que le gens valent moins la peine qu'on s'intéresse à eux.
N'en faisons pas des individualistes centrés sur eux mêmes.
La photographie c'est l'échange, la mémoire mais pas le regret.
La nostalgie c'est bien mais on n'a pas perdu le Paradis non plus.

10.Posté par nico le 06/02/2011 21:14

ben non pour moi ça marche pas

9.Posté par Gauthier le 26/01/2011 11:15

Très belle série. Excellente utilisation du grand angle. J adore

8.Posté par Gérald (la rédac) le 22/01/2011 19:16

@ Philippe : la qualité de ton magazine en ligne et la passion qui transpire sont suffisamment rares pour être soulignées.

7.Posté par Christian le 16/01/2011 11:56

depuis plusieurs mois je rève de faire un saut a Paris maintenant je suis convaincu d'y retourner!!

6.Posté par Viriato le 16/01/2011 00:28

Moi aussi j'adore ce Paris que je photographie depuis de longues années, et je suis complétement fan de ces photos.

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